dimanche 7 juin 2015

samedi 6 juin 2015

Hassan Ben Gharbia
et Sabine Barthélémy
ney et contrebasse






Michel Barthélémy
"Mother Earth"
installation



Natalie Herman
"Le po, le han, le shen"
installation





Merlin Barthélémy
"Les Enchantements"
poésie



AVANT-PROPOS

Je ne me remettrai jamais de l'effet qu'a le soleil, posé ainsi, subtilement, sur les grandes
feuilles canopéennes. Chaotiques feuilles en délire, délivrant comme à coups de fouet l'oxygène
incandescent de l'air depuis les racines fourbues du sol, et rendant, la nuit, témoignage de l'autre face.

Je ne me remettrai jamais d'une sale cloche usée, laissée là, lâche et creuse, au coin d'un mur, comme vile souillon, et sans vraie résonnance qu'intérieure et lovée, discrètement tintante ; ni jamais d'une rafle inquiète, solennelle, duveteuse enfilade d'eiders piquant vers l'Est.

Je ne me remettrai pas d'un arbre. D'une eau qui coule, ou murmure.

Là, d'un brin qui crisse, ou sévit parmi la flore.

Ici, parfois, peut-être, d'un sentier vaporeux et gracile qu'empruntent pour rire les foules lutines, quand, folâtres, invisibles, elles encombrent les bois, et désèvent les maux sans rivages du Poëte — isards bleus miroitant tragiquement dans les soirs liquides, cambrés de force sous les effarements terribles des fêtes.

Je ne me remettrai jamais des bruits soûlants du lynx emmi les fougères, ou des élans froids,viciés des hommes-gangues.

Je ne me remettrai pas d'une lame plus coupante qu'une sentence de haine, ni des mièvres
chants qu'ont délavé les longues avalanches musquées d'Avalon, banquise verte où l'herbe toujours naît.

Je ne me remettrai jamais des routes finissantes, à l'aube, fugitives jusqu'à l'envers des
côtes, du fumier qu'on donne en pitance aux invoulus des landes, ni des grands bons airs des
passants rôtis, joug de fer et férule d'albâtre, tandis que froisse la mitraille.

Je ne me remettrai jamais des errances fertiles des gouttes, aux abords chastes des églises, cirées de marbre ou d'ennui pieux, pupilles lancées vers les canevas du ciel.

Je ne me remettrai pas, je crois, d'avoir jamais levé un cil, d'avoir laissé venir la vue.

Je ne me remettrai jamais d'aucune chose surgie d'entre les mains de Dieu.

Bondi du ventre, déjà, j'étais voué aux merveilles.



Lili-Bel
"Arrête tes conneries"
installation







Zoé Barthélémy
"On dirait le Sud"
photographies









Maria Vazquez Castel
"Abysse"
installation







Maria Vazquez Castel
"Fade-in"
installation photographique



Hélène Mauri
"Territoires en miroir"
photographies







Sabine Barthélémy
"Pleure pas t'es un homme"
installation
Enduit-craie-eau

Cette phrase que l'on entend depuis l'enfance, est graphitée sur un mur noir, elle est à la fois un acte de désobéissance, son auteur clandestin à pris la parole sans autorisation, mais aussi incite  à une obéissance sans faille .

Mais ce graffiti est éphémère, peu à peu quelques larmes viennent l'effacer , nous nous retrouvons face au mur noir, face à nos questionnements.



Sabine Barthélémy
"Expiration"
installation
photo-vidéo

En tant que citadine, ma relation à la terre est particulière, les rares fois où je la vois à nue, à l’occasion d’un chantier ou d’un enterrement, j’éprouve un mélange d’angoisse et de fascination.
C’est elle qui me donne l’énergie de tenir debout, c’est elle qui m’accueille si je m’effondre.
Ce qui me bouleverse, c’est sa puissance stoïque, sa capacité à transformer, dissimuler, absorber ou expulser les éléments qui  lui sont étrangers.
Ce qui m’interroge, c’est son pouvoir régénérateur.
Que peut il se passer quand on plonge dans ses profondeurs ?

En ressortons nous meilleurs ?

Restitution d'une installation et performance réalisée pour Prise de terre 5. Ferme de la basse cour.Sept 2014.
Cette recherche concerne la mise en terre d'une robe contenant des graines au printemps, sa transformation une fois sous terre et son exhumation lors de l'exposition au mois de septembre.











Denis Falgoux
"Partager son image disparue"
dessins